Dessiner le Monstre Moderne

Performance dans le cadre de la première Biennale d’architecture d’Orléans « Marcher dans les rêves d’un autre », FRAC Centre Val-de-Loire, 88 Rue du Colombier, 45000 Orléans.

https://biennale-orleans.fr/artiste/bony-mosconi-henri-bony-et-lea-mosconi/



01 | jeudi 12 octobre 2017 | 19h30
Sebastien Martinez Barat et Anthony Jammes

02 | dimanche 05 novembre 2017 | 17h
Julien Choppin et Antoine Espinasseau

03 | vendredi 08 décembre 2017 | 19h30
Can Onaner et Xavier Wrona

« La véritable faute de Victor Frankenstein, celle qu’il cache sous sa frénésie de contrition et qu’il dissimule derrière une chasse à l’homme - ou plutôt une chasse au monstre - c’est qu’il a abandonné la créature après l’avoir fabriquée. (…) La leçon serait que le véritable péché n’est pas celui de créer, mais d’abandonner sa création à elle-même, de fuir avec horreur les conséquences inattendues de nos projets. La seule morale qu’il faudrait inventer, ce serait celle d’un Victor qui n’aurait pas fui devant les monstres sortis de ses mains. » Bruno Latour, Conférence inaugurale du colloque, « Eschatologie et Morale », 13 mars 2008

Les performances « Dessiner le monstre moderne » tentent de saisir ce que nous tenons de la modernité en interrogeant la figure du monstre. Elles se construisent sur la base d’une recherche, une collecte de paroles auprès de personnalités des sciences humaines et sociales puis dans l’interprétation de ces paroles par deux architectes lors d’un duel prenant place dans la biennale. Chaque mois, dans la salle Subsistances du FRAC Centre Val-de-Loire, deux architectes tentent de saisir les traits du monstre moderne par le biais du dessin. Des entretiens vidéo, réalisés avec des historiens et des philosophes au cours de l’année 2017, sont projetés dans la salle et mis en regard avec la performance.

En 2010, les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher publiaient un texte intitulé « Le climat fragile de la modernité » au sein duquel ils proposaient une histoire imbriquée de l’anthropocène et de la modernité. Cinq ans plus tard en 2015, l’historien Christophe Bonneuil nommait l’une ses conférences « Anthropocène : crise de la modernité » réaffirmant l’entrecroisement de ces deux notions. Nos recherches, nos lectures, nos expérimentations, nous conduisent à penser le lien entre l’avènement de cette nouvelle période géologique et l’effondrement de ce que nous appelons avec une certaine tendresse le monstre moderne. L’ambition de cette installation est de mettre en perspective une modernité chancelante dont nous héritons avec les conditions (notamment climatiques) du monde incertain dans lequel nous vivons.